L’histoire de Jackalina est un récit à la fois triste et amusant, qui nous plonge au cœur d’une manœuvre manipulatrice mise en place par des missionnaires dans le but de convertir les Bamoun. Cependant, leur plan original a tourné au ridicule, et c’est l’énigmatique beauté de Jackalina qui a fini par marquer les esprits.

Le plan des missionnaires:
L’histoire de Jackalina débute avec l’arrivée de missionnaires dans le pays Bamoun, désireux d’évangéliser la population locale. Pour gagner l’attention et la sympathie des autochtones, les missionnaires ont eu l’idée d’utiliser la fille du converti et allié des missionnaires, le Fon Fût. Ils vêtirent et maquillèrent Jackalina de manière à la présenter comme une beauté divine, affirmant que son apparence était le résultat de son acceptation de Jésus dans sa vie.

Le piège qui se retourne contre les missionnaires:
Cependant, la population locale ne tomba pas dans le piège des missionnaires. Au contraire, elle se moqua de leur histoire farfelue et de leur tentative de manipuler les croyances pour gagner des adeptes. Les Bamoun, pleins de sagesse et de discernement, ne furent pas trompés par cette mascarade et firent preuve de dérision envers les missionnaires blancs.

La découverte de l’unicité de Jackalina:
Au cours de leur séjour parmi les Bamoun, les missionnaires comprirent enfin pourquoi leur stratégie avait échoué. Ils réalisèrent que si Jackalina n’était peut-être pas la plus belle femme de la région, elle possédait néanmoins quelque chose d’unique : son apparence métissée. Cette particularité fit d’elle un sujet de curiosité et de discussions dans la communauté locale.

Le mythe de Jackalina:
À partir de ce moment-là, chaque fois que quelqu’un prétendait avoir rencontré une beauté sans égale, on lui demandait ironiquement si cette personne était plus belle que « Jackalina, mon Fon Fût ». Le nom de Jackalina devint alors un mythe, symbolisant l’ironie et l’échec de la tentative manipulatrice des missionnaires.

La photographie d’Anna Rein Wuhrmann:
En début d’année 1911, une photographe missionnaire nommée Anna Rein Wuhrmann arriva au Royaume. Intriguée par l’histoire de Jackalina, elle décida de la photographier. Après cela, le nom de Jackalina disparut mystérieusement des conversations, laissant planer le doute sur son origine et sa véritable identité.

Les mystères entourant Jackalina:
Certains prétendent que Jackalina n’était pas originaire de Fût mais d’Afrique du Nord, tandis que d’autres affirment qu’elle était venue avec les missionnaires. Les circonstances exactes de sa présence restent floues, ajoutant encore plus de mystère à son histoire.

L’histoire de Jackalina est une narration captivante qui mêle manipulation, dérision et énigme. Ce récit nous rappelle que la beauté peut être éphémère et que les tentatives de manipuler les croyances des autres peuvent se retourner contre leurs auteurs. Jackalina, bien qu’elle soit partie, a laissé une empreinte dans les esprits des Bamoun, offrant ainsi une histoire intrigante et pleine de mystère pour les générations à venir.