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𝗟’𝗛𝗜𝗦𝗧𝗢𝗜𝗥𝗘 𝗗𝗘 𝗠𝗔𝗡𝗗𝗨 𝗬𝗘𝗡𝗨 𝗟𝗔 𝗖𝗛𝗔𝗜𝗦𝗘 𝗥𝗢𝗬𝗔𝗟𝗘 𝗕𝗔𝗠𝗢𝗨𝗡

Laissez-moi vous plonger dans une histoire captivante autour de la célèbre chaise royale Mandu Yenu, dont vous avez sûrement entendu parler récemment. Remontons le temps, bien avant l’époque de Njoya, jusqu’à une époque où deux femmes, 𝗠𝗮𝗻𝗱𝘂 𝗲𝘁 𝗬𝗲𝗻𝘂, partageaient la vie du Roi Ngouloure, le 9ème souverain de la dynastie Bamoun.

Alors que le roi commençait à sentir les prémices de la mort, il fit venir Mandu et lui confie que dans l’éventualité de son décès, la royauté reviendrait à l’un de ses fils. Elle proposa au roi de donner cette opportunité chez sa coépouse Yenu, car cette dernière était encore très jeune et avait de jeunes enfants. C’est ainsi que le roi fit le choix surprenant de désigner Nkouotou, issu de l’union de Yenu, comme le futur roi.

Après la mort du roi, Nkouotou accéda au trône et devient le 10ème monarque de la dynastie. Il perpétua la vielle tradition en fondant la famille avec Mandu. Leur union donna naissance à un fils nommé Mbouombouo. Alors que le roi sentait lui aussi sa fin approcher, il confia à Mandu son intention de désigner leur fils Mbouombouo comme son successeur. Il exprima sa reconnaissance envers elle, car c’était grâce à son soutien qu’il avait pu devenir roi, même s’il aurait pu choisir parmi tous ses enfants. Convaincu des qualités de Mbouombouo, il était certain qu’il ferait un excellent roi.

Lorsque Mbouombouo accéda finalement au trône en tantque 11 Roi de la dynastiede Nchare Yen, il prit une décision significative pour honorer la mémoire de sa mère et de sa grand-mère, qui avaient su cohabiter harmonieusement pour le bien-être et la prospérité du royaume. Il décida d’appeler son trône « Mandu Yenu », témoignant ainsi de son profond respect et de sa gratitude envers ces femmes exceptionnelles.

Dès lors, Mboumbouo fit fabriquer une chaise royale, et installée à l’entrée du palais, qui porte le nom de « 𝗠𝗔𝗡𝗗𝗨 𝗬𝗘𝗡𝗨 ». Des rituels mystérieux furent pratiqués sur cette chaise afin de lui conférer une aura sacrée, réservant son usage exclusivement au roi désigné par son prédécesseur, de peur de subir de terribles conséquences.

Cependant, l’histoire de cette chaise sacrée fut bouleversée avec l’arrivée des Allemands au Cameroun. En 1908, l’empereur Guillaume II, assoiffé de richesses et de trésors exotiques, ordonna aux missionnaires allemands de s’emparer d’objets précieux appartenant aux Africains pour enrichir leurs musées. Njoya, l’habile et rusé, fut victime de ce pillage culturel orchestré par les colons. Ils essayèrent de faire croire à la population que Njoya avait donné son trône de son plein gré, comme un geste d’amitié envers les Allemands.

Mais pouvons-nous vraiment croire que Njoya, avec toute son ingéniosité, aurait accepté de se séparer volontairement du trône qui avait traversé des siècles avec une histoire sacrée de ses ancêtres ? Même pour toutes les richesses du monde, cela semble peu probable. Les colons essaient de nous prendre pour des naïfs, mais nous savons tous la vérité sur ce qui s’est réellement passé. C’est pourquoi nous appelons le roi à entamer des démarches diplomatiques afin que cette chaise sacrée retrouve sa place légitime.
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